Trio Arte - Beethoven: Piano Trio, Op. 11 - Piano Trio, Op. 70, No. 1 | VDE-GALLO

Beethoven: Piano Trio in B-Flat Major, Op. 11 – Piano Trio In D Major, Op. 70, No. 1 – Trio Arte

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Ludwig van BEETHOVEN: Piano Trio No. 4 in B-Flat Major, Op. 11 « Gassenhauer »: I. Allegro con brio – II. Adagio – III. Tema con variazioni (Allegro) – Piano Trio No. 5 In D Major, Op. 70, No. 1: I. Allegro vivace e con brio – II. Largo assai ed espressivo – III. Presto

Trio Arte :
Sergio Prieto, violon
Edgar Fischer, violoncelle
Maria Iris Radrigan, piano


Les trios avec piano ponctuent de façon privilégiée la production de musique de chambre de Beethoven, des opus 1 de 1793-94, dans lesquels le « Grand Mogol » (ainsi que l’appelait ironiquement Haydn) affirme sa maturité et son indépendance musicale, à « l’Archiduc » opus 97 (1811), situé à l’orée des derniers grands chefs-d’œuvre. Moins connus que ce dernier, les deux trios de l’opus 70, composés la même année que la 5e et la 6e symphonie, la musique de scène de « Coriolan » et la Messe en do majeur (1808), sont cependant remarquables par leurs larges proportions et le traitement quasi symphonique du discours musical. Ils sont dédiés à Marie Erdédy, jeune comtesse hongroise, qu’une tendre amitié liait au compositeur, alors hébergé chez elle (il lui dédiera également les sonates pour violoncelle opus 102).

Le Trio en ré majeur op. 70 n° 1 doit son surnom de « Trio des esprits » au thème initial de son deuxième mouvement, d’abord prévu pour être utilisé dans la scène des sorcières de Macbeth, que Beethoven projetait de mettre en musique. C’est ce qui explique également les sonorités décolorées des cordes, auxquelles répondent des tremoli impalpables, d’une nudité désolée au piano. Le premier mouvement n’est pas moins intéressant, avec son matériel thématique extrêmement simple et concentré, donnant lieu dans le développement à des échanges contrapuntiques animés, tandis que le troisième mouvement se distingue par son brio instrumental : on est loin ici des modestes origines du genre, destiné à l’exécution privée entre amateurs. La technique utilisée au piano n’est pas sans rappeler le tout proche 4e concerto.

D’un caractère plus disparate, le Trio en si bémol majeur opus 11 (1798) est écrit pour piano, violoncelle et clarinette, bien que Beethoven lui-même ait aménagé la partie de ce dernier instrument pour l’exécution au violon. C’est une œuvre enjouée dont la bonne humeur, après un premier mouvement plutôt conventionnel et un mouvement lent d’un lyrisme primesautier et à l’ornementation ampoulée, culmine dans une suite de plaisantes variations sur un thème d’un opéra à la mode de Weigl, dans lesquelles chaque instrument vient tour à tour occuper le devant de la scène. Ce dernier mouvement se termine, après une brusque modulation en sol majeur et l’apparition du rythme ternaire, par un retour inattendu au binaire du début.

Philippe Dinkel


Le Trio Arte s’est formé en 1981 sur l’initiative de l’Université Catholique de Santiago du Chili. Il est composé de trois artistes de prestige international ayant une longue trajectoire en Europe.

Maria Iris Radrigan (piano), Sergio Prieto (violon) et Edgar Fischer (violoncelle) constituent aujourd’hui l’un des plus prestigieux ensembles d’Amérique Latine. Ils ont également remporté de grands succès lors de nombreux concerts à New York, Washington, en Allemagne Fédérale, Italie et Suisse.

Le Beaux Arts Trio a écrit à leur propos : « Nous avons écouté le Trio Arte et nous avons beaucoup apprécié leur musicalité et leur excellente cohésion. Si on leur donne le temps et la possibilité, ils devraient devenir un des groupes importants de musique de chambre. »


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