Debussy - Messiaen - Alice Ader, piano | VDE-GALLO

Debussy: Préludes – Messiaen: Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus (Excerpts) – Alice Ader, piano

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Claude DEBUSSY: Préludes, Book 2, L. 123: No. 2 Feuilles mortes – Préludes, Book 1, L. 117: No. 7 Ce qu’a vu le vent d’ouest – Préludes, Book 1, L. 117: No. 6 Des pas sur la neige – Préludes, Book 2, L. 123: Feux d’artifice – Préludes, Book 1, L. 117: No. 10 La cathédrale engloutie – Olivier MESSIAEN: Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus: No. 13 Noël – Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus: No. 11 Première communion de la Vierge – Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus: No. 12 La parole toute puissante – Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus: No. 5 Regard du Fils sur le Fils

Alice Ader, piano

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Claude DEBUSSY

« Tout cet abandon blond et gris, visité par les papillons et presque mêlé à la conscience végétale des herbes odorantes, forme comme un grand cadran solaire qui, constamment, offre à un riche oubli, la somme de ses heures; en de pareils endroits faut-il dire qu’on s’y attarde?… On y dure. Inoccupé en même temps et comblé, on se découvre une lente permanence de cœur, à l’abri des acquisitions et des pertes. »

Ce texte de Rilke pourrait être inscrit en frontispice de l’œuvre de Claude Debussy: cette œuvre qui semble résonner tout entière de l’écho d’un coup de baguette magique initial, qui aurait donné aux choses qui l’habitent, l’allure d’un éternel suspens sans arrêter leur mouvement, une musique où les éléments, au lieu de se développer linéairement, prolifèrent en une masse d’instants qui ont l’air de n’avoir jamais commencé et qui, à tout instant, vont finir, chassés par le vent ou rongés par une eau muette, explosant dans l’air en mille flammes ou bus par un nuage.

C’est peut-être dans les vingt-quatre préludes pour piano (1909-1915) que cela est le plus sensible et que nous sont évoquées le plus fortement les présences poétiques qui peuplent le monde debussyste: les elfes, les fées qui dansent sur un fil d’araignée ou sur un nuage, les gouttes qui tremblent au bord des herbes, l’air et les songes de l’air, les cortèges blancs aperçus très loin dans le ciel, les sonneries d’une chasse invisible au creux des forêts; et les nuages encore, « les nuages qui passent là-bas, les merveilleux nuages » (Baudelaire).

Olivier MESSIAEN

Les « Vingt Regards sur l’Enfant-Jésus », dédiés à Yvonne Loriod, ont été écrits entre le 23 Mars et le 8 Septembre 1944.

« J’ai cherché ici », écrit Messiaen, « un langage d’amour mystique, à la fois varié, puissant et tendre, parfois brutal, aux ordonnances multicolores. » — « Ce langage mystique, symbolique, Messiaen le demande au plain-chant, à la mélodie, à l’harmonie, aux agrégats tantôt consonants, tantôt exaspérés, à la rythmique hindoue, aux chants d’oiseaux. » (Norbert Dufourcq)

Ces quatre Regards – Noël, Première communion de la Vierge, la Parole toute puissante, Regard du Fils sur le Fils – nous apportent la joie, le regard de la tendresse, la puissance d’un rythme d’une totale liberté, un espace de silence peuplé d’oiseaux.

Alice ADER

Née le 23 mars 1945 à Paris, elle a suivi l’enseignement de Jacques Février et Bruno Seidlhofer.

Premier Prix à l’unanimité du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 1963.

Lauréate du concours international Marguerite Long en 1967.

Diplômée « Reifeprüfung » avec félicitations du jury de l' »Academie für Musik und Darstellende Kunst » de Vienne en 1970.

Alice Ader a donné de nombreux concerts en récital et avec orchestre dans plusieurs pays d’Europe (France, Autriche, Angleterre, Allemagne, Espagne et Portugal). Elle a enregistré pour les radios et télévisions de Salzbourg, Munich et Lisbonne. Alice Ader est également soliste de l’ORTF et de la BBC.

Tout en étant attachée au répertoire pianistique traditionnel dans son ensemble, Alice Ader a néanmoins une préférence pour l’univers viennois – avec un intérêt tout particulier pour Brahms et Schönberg – et pour la musique française, surtout Debussy et Messiaen.

Par ailleurs, son travail sur des pianos d’époque, son expérience de la musique de chambre et surtout, de l’accompagnement de Lieder, ont beaucoup contribué à enrichir sa personnalité musicale.


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