Viktor KALINNIKOV: Vêpres (Vespers): I. Bénis le Seigneur, ô mon âme (Bless the Lord, O My Soul) – II. Heureux l’homme (Blessed Is the Man) – III. Lumière joyeuse (Gladsome Light) – IV. Maintenant laisse ton serviteur s’en aller (Lord, Now Lettest Thou) – V. Vierge, Mère de Dieu (Rejoice, O Virgin) – VI. Louez le nom du Seigneur (Praise the Name of the Lord) – VII. Depuis ma jeunesse (From My Youth) – VIII. Ayant vu la résurrection du Christ (Having Beheld the Resurrection of Christ) – IX. Mon âme magnifie le Seigneur (My Soul Magnifies the Lord) – Alfred SCHNITTKE: Trois Hymnes sacrés (Three Sacred Hymns): I. Réjouis-toi, Vierge, Mère de Dieu (Hail Mary, Full of Grace) – II. Seigneur Jésus Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi ! (Lord Jesus) – III. Notre Père (Our Father) – Pyotr Ilyich TCHAIKOVSKY: Liturgy of St. John Chrysostom, Op. 41: VI. Hymne des cherubins (Cherubic Hymn) – Sergei RACHMANINOFF: Liturgy of St John Chrysostom, Op. 31: VIII. Hymne des cherubins (Cherubic Hymn) – Viktor KALINNIKOV: Hymne des cherubins, No. 2 (Cherubic Hymn No. 2).

Les Vocalistes Romands – Renaud Bouvier, direction.
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VIKTOR SERGEÏEVITCH KALINNIKOV

Formé à l’Institut Musical Dramatique de l’École Philharmonique de Moscou, Viktor Sergeïevitch KALINNIKOV (1870-1927) fut actif comme chef de chœur et d’orchestre dans diverses écoles et théâtres musicaux moscovites, ainsi que professeur au Conservatoire de 1922 à sa mort. Il est le frère du symphoniste Vassili Kalinnikov (1866-1901). Viktor Kalinnikov appartient, quant à lui, à ce groupe de compositeurs russes (avec Chesnokov, Golovanov, Kastalski, Nikolski ou Shvedov, entre autres) qui, au tournant des deux siècles, se dédia principalement au répertoire choral sacré, enrichissant considérablement le corpus musical des liturgies orthodoxes.

Durant les deux premières décennies du XXe siècle, leur activité était centrée sur l’école synodale de Moscou et son célèbre chœur d’hommes et de garçons, avant que les autorités révolutionnaires n’interdisent toute musique et manifestation religieuse.

De santé fragile, Kalinnikov laisse une œuvre bien mince : 24 pièces brèves sacrées seulement. Cependant leur richesse d’écriture vocale, au service du texte liturgique sacré, leur profondeur spirituelle, leur invention mélodique (qui ne reprend donc quasiment pas les mélodies traditionnelles de la liturgie), leur harmonie très travaillée, toujours riche, parfois même inattendue, attentive à créer le climat adéquat à l’expression du texte, font de ses œuvres des pièces de grande qualité.

À la différence des grands cycles de musique sacrée de Tchaïkovski, Gretchaninov ou Rachmaninov, écrits d’un seul tenant, les morceaux qui constituent les « Vêpres » de Kalinnikov ont été écrits isolément, entre les années 1914 et 1918, les années de la Guerre et de la Révolution. Elles sont groupées au sein d’un recueil dans l’ordre traditionnel de leur apparition dans l’office. Si sa santé, la situation politique et la place de la musique religieuse avaient pris un autre cours, sans doute Kalinnikov aurait complété l’œuvre par les hymnes encore manquantes : la Grande Doxologie et le Взбранной воеводе (Ô Reine victorieuse).

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