Telemann - Bach - Heidi Molnar, flûte - Jozsef Molnar, cor - André Manz, clavecin - Daniel Suter, violoncelle | VDE-GALLO

Telemann – Bach – Heidi Molnar, flûte – Jozsef Molnar, cor – André Manz, clavecin – Daniel Suter, violoncelle

30-321

Georg Philipp TELEMANN: Concerto a tre in F Major, TWV 42:F14: I. Allegro moderato – II. Loure – III. Tempo di minuet – Johann Sebastian BACH: Flute Sonata in E-Flat Major, BWV 1031: I. Allegro moderato – II. Siciliano – III. Allegro – Georg Philipp TELEMANN: Fantasy No. 2 in A Minor, TWV 40:3: I. Grave – II. Vivace – III. Adagio – IV. Allegro – Johann Sebastian BACH: Flute Sonata in E Minor, BWV 1034: I. Adagio ma non tanto – II. Allegro – III. Andante – IV. Allegro.

Heidi Molnar, flûte – Jozsef Molnar, cor – André Manz, clavecin – Daniel Suter, violoncelle.


Georg Philipp Telemann (1681-1767)

Concerto a tre en fa-majeur

Cette œuvre est au fond une sonate a trois. L’association de la flûte a bec alto au cor lui confère un attrait particulier. II s’agit de la seule œuvre écrite dès l’origine pour cette formation.

Fantaisie en la-mineur

Georg Philipp Telemann, à l’œuvre très vaste et divers — dont l’importance ne peut pas encore être évaluée a ce jour — semble avoir particulièrement travaillé le domaine de la musique de chambre sans basse.

La Fantaisie en la-mineur est la deuxième des douze fantaisies écrites pour la flûte. Elles représentent de fidèles miroirs de cette époque. Le plaisir du jeu, la liberté de la forme, de la mesure et de la structure harmonique soulignent une tendance à l’improvisation. Il y a alternance de pathos baroque et d’élégance du rococo dans le langage mélodique.

Johann Sebastian Bach (1685-1750)

Le plus clair de l’activité créatrice de J. S. Bach fut consacré à la production de musique d’église. Cependant, entre 1717 et 1723, maître de chapelle du Prince d’Anhalt-Cothen, il jouit d’une plus grande liberté et utilisa le maximum de temps à écrire de la musique profane et instrumentale. Toute la musique instrumentale qu’il nous a transmise naquit presque exclusivement pendant cette période.

Sonate en mi bémol majeur, BWV 1031

Cette sonate, bien qu’étant un duo, est en fait une sonate en trio, car le clavecin joue deux lignes mélodiques qui forment, avec la partie de la flûte, un contrepoint à trois voix. Il n’existe plus d’autographe de cette sonate, mais sur quatre de ses copies, J.S. Bach est mentionné comme auteur.

Dans le premier mouvement « Allegro moderato », le clavecin mène le jeu. Se contentant, au début, d’ajouter de très beaux commentaires lyriques au flot égal du clavier, la flûte demeure présente, mais de manière presque imperceptible jusqu’à la section finale où apparaît un charmant petit unisson par lequel s’achève le mouvement.

Mattheson disait de la tonalité de sol mineur dans laquelle est écrite la Sicilienne, le deuxième mouvement, qu’elle était à la fois sévère, mais aussi gracieuse et tendre. Cette belle Sicilienne est un petit chef-d’œuvre qui, bien que d’influence italienne, rappelle les morceaux de genre à la manière de François Couperin.

Le dernier mouvement en deux parties est constitué de petits motifs qui se répètent et évoquent ainsi des effets d’écho. Il y a ici une approche du style galant qui commence à se répandre, avec ses exigences esthétiques de clarté, netteté, grâce et plaisir. C’est une concurrence musicale entre la flûte et le clavecin.

Sonate en mi mineur, BWV 1034

Contrastant avec la sonate en mib majeur, la partie de clavecin n’est ici qu’un squelette, et il appartient au claveciniste de remplir harmoniquement sa partie, selon les données de la basse chiffrée.

Mattheson décrit les caractéristiques de la tonalité de mi mineur comme étant pensive, affligée et attristante. Le premier mouvement «Adagio ma non tanto» est très profond, et les deux mouvements rapides sont animés par une sorte d’incandescence.

La tonalité de sol majeur, dans laquelle est écrit le troisième mouvement «Andante» aurait quelque chose de calmant, flatteur et consolant. La flûte chante sa noble mélodie avec expression; le chant s’élargit, mais à chaque fois, une cadence amène un retour. Le mouvement est en forme d’aria, donc en trois parties.

Quelle grandeur! La profondeur et les dimensions spirituelles, sans que l’élégance romane s’y mêle, sont l’expression d’un style baroque tardif propre à l’Allemagne.

D’après: Gustav Scheck «La flûte et sa musique»


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