Telemann : Fantasia & Canonic Sonata « Canon Mélodieux » – Fabrice Ferez, hautbois seul, Vol. 1 (With Playback Bonus Tracks)
GALLO CD-1629
Georg Philipp TELEMANN : Fantasia No. 11 in G Major, TWV 40:12 – Canonic Sonata No. 6 in A Minor, TWV 40:123 – Fantasia No. 6 in D Minor, TWV 40:7 – Fantasia No. 1 in A Major, TWV 40:2 – Fantasia No. 2 in A Minor, TWV 40:3 – Canonic Sonata No. 1 in G Major, TWV 40:118 – Fantasia No. 8 in E Minor, TWV 40:9 – Johann Sebastian BACH : Partita No. 2 in D Minor, BWV 1004: I. Allemande – IV. Gigue – Georg Philipp TELEMANN : Fantasia No. 4 in B-Flat Major, TWV 40:5 – Wilhelm Friedemann BACH : Flute Duet No. 2 in E-Flat Major, F. 55: I. Allegro – Georg Philipp TELEMANN : Canonic Sonata No. 6 in A Minor, TWV 40:123 (Playback) – Canonic Sonata No. 1 in G Major, TWV 40:118 (Playback).
Fabrice Ferez, hautbois seul.
Partition gratuite de la Canonic Sonata « Canon Mélodieux »
Telemann, l’imagination au pouvoir
Entouré de centaines d’oratorios, de dizaines de passions, ou d’opéras, le cycle des Douze fantaisies pour la flûte seule tient une place singulière dans l’œuvre gigantesque de Telemann.
Il fait tout d’abord partie des quelques rares opus dont Telemann assura lui-même la gravure et la publication à Hambourg en 1732. Il est également remarquable puisqu’il est la première série de fantaisies composées pour un instrument à vent. Ce genre, si lié à l’improvisation, était par nature destiné aux instruments à clavier confidents naturels des créateurs de l’époque. L’Encyclopédie le définit d’ailleurs comme « une pièce instrumentale qu’on exécute en la composant ».
Véritable démonstration de sa capacité d’invention, ces Douze fantaisies contredisent ainsi la vision qui ferait de Telemann un compositeur certes précoce, doué et prolifique, mais surtout routinier et conventionnel. Elles esquissent avec vivacité, parfois en quelques notes, des mondes musicaux qui nous mènent de la plus grande mélancolie à l’exaltation la plus joyeuse avec un sens du contraste et de l’humour sidérant. On pourrait les comparer aux dessins des grands peintres qui en disent parfois plus long sur leurs desseins que les plus aboutis de leurs tableaux.
Vanitas, Vanitatum
François La Riche (1662-1733), le grand hautboïste français qui fit la gloire de l’orchestre de Dresde et que Telemann entendit à Berlin dans l’opéra Polyphemo de Bononcini, a sans doute rêvé de jouer ces fantaisies dédiées à la flûte traversière de ses illustres confrères Michel Blavet (1700-1768) ou Johann Joachim Quantz (1697-1773). Telemann aurait certainement été séduit par cette idée, lui qui a tant donné au hautbois. Il avait complètement apprivoisé cet instrument roi de la musique française dans ses centaines d’ouvertures pour orchestre.
Depuis quelques décennies et la célébrité de Heinz Holliger (né en 1939), les hautboïstes modernes ont adopté ces Douze fantaisies y trouvant un répertoire pour instrument seul de l’époque baroque qui fait le pendant de celui du XXe siècle. Leur interprétation est aussi l’occasion pour le musicien d’une traversée en solitaire, d’une confrontation avec soi-même. Dans les pages en tonalités mineures ouvrant les deuxième, sixième ou huitième fantaisies, cette confrontation lui rappelle à la manière des peintres du XVIIe siècle et de leurs natures mortes de vanité qu’ « ainsi passe la gloire du monde ».
FABRICE FEREZ
Fabrice Ferez est Hautbois solo de l’Orchestre Victor Hugo, Professeur au Conservatoire du Grand Besançon et co-directeur de l’ensemble Tétraktys. Chambriste invétéré, arrangeur, chef d’orchestre et compositeur à l’occasion, il aime vivre et partager la musique sous toutes ses formes.
Après des études de hautbois au Conservatoire National Supérieur de musique de Lyon, Fabrice Ferez se perfectionne au sein des académies Mozart de Prague et Cracovie où il suit l’enseignement de Maurice Bourgue pour le hautbois et de Sandor Vegh pour la musique de chambre.
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Parfaitement d’accord avec vous. On pourrait imaginer un concert un peu ennuyeux, avec un seul instrument. Mais c’est le contraire. Merci de votre retour pour l’utilisation du « music minus one » et de la partition incorporés. Ça fait plaisir.