René Gerber
René Gerber naît à Travers le 29 juin 1908. A priori, rien ne le destine à une carrière de compositeur : après une maturité scientifique au Gymnase de Neuchâtel, il entreprend des études de médecine dentaire à Zürich qui, une fois achevées, devront lui permettre de reprendre le cabinet de son oncle. Cependant, mélomane passionné, il s’adonne déjà à la composition et suit assidûment les concerts de la Tonhalle dirigés par Volkmar Andreae. La création en 1929 de Musik für Orchester de ce dernier, a sur Gerber un effet foudroyant et le convainc de se consacrer entièrement à la musique. Il travaille au Conservatoire de Zürich, où il a pour maître Paul Müller et Andreae lui-même, qui lui enseigne la composition, et termine son cycle d’études au bout de trois ans. Pourtant la vie musicale alémanique marquée par le post-romantisme germanique ne correspond pas à son idéal et c’est vers la France que se tournent de plus en plus ses regards.
En 1934, il part pour Paris où, pendant quelques mois, il suit à l’Ecole Normale de Musique l’enseignement de Paul Dukas et de Nadia Boulanger ; il travaille également avec le compositeur et chef d’orchestre Robert Siohan ainsi qu’avec Pierre Dupont, chef de la musique de la Garde Républicaine. C’est sans doute auprès de ce dernier qu’il affinera sa connaissance des instruments à vent pour lesquels il montrera une prédilection certaine tout au long de son long parcours créateur.
De retour à Neuchâtel, René Gerber enseigne la musique au Collège latin de 1940 à 1947, puis, cette même année, il prend la direction du Conservatoire qu’il conservera jusqu’en 1951. La peinture le passionnant presque au même titre que la musique, il cofonde avec un ami la Galerie Pro Arte à Peseux (plus tard à Bevaix), où il organisera de remarquables expositions, accordant une place significative aux artistes neuchâtelois.
Dès lors, son activité va alterner entre ses activités de galeriste et, surtout, la composition. Sa longue carrière créatrice, qui se déroulera sur pas moins de septante ans, prendra fin en 2001. A sa mort, le 21 novembre 2006, il laisse un imposant corpus d’ouvrages s’adressant à tous les genres, hormis la musique religieuse.
Les premières oeuvres que René Gerber a retenues dans son catalogue datent de 1931 ; d’emblée il trouve le style qui habitera sa musique jusqu’à ses ultimes compositions. Contrairement à un Henri Gagnebin, René Gerber ne puise pas à la source de Vincent d’Indy et des élèves de César Franck, mais à un courant post-ravélien privilégiant des formes simples et concises, une primauté de la ligne mélodique ainsi qu’une harmonie essentiellement diatonique, résolument tonale, colorée de modalité, voire, de polytonalité. Il apparaît assez proche, dans l’esprit, d’un Francis Poulenc, d’un Jean-Michel Damase, et, surtout, d’un Jean Françaix, semblant souscrire sans réserve à l’axiome de Debussy selon lequel « la musique doit humblement chercher à faire plaisir ». Il excelle à créer des atmosphères tour à tour joyeuses, mélancoliques, sentimentales, la légèreté et la gaîté restant le dénominateur commun du plus grand nombre de ses compositions.
Le matériau mélodique de René Gerber se fonde sur des thèmes brefs, prenant souvent la physionomie de chansons populaires, et se déclinant dans un contrepoint à la texture toujours très claire. Excellent instrumentateur, il possède un sens inné de la couleur sonore qui se manifeste particulièrement dans sa musique de chambre et dans ses ouvrages symphoniques.
Jacques Tchamkerten
René Gerber
René Gerber naît à Travers le 29 juin 1908. A priori, rien ne le destine à une carrière de compositeur : après une maturité scientifique au Gymnase de Neuchâtel, il entreprend des études de médecine dentaire à Zürich qui, une fois achevées, devront lui permettre de reprendre le cabinet de son oncle. Cependant, mélomane passionné, il s’adonne déjà à la composition et suit assidûment les concerts de la Tonhalle dirigés par Volkmar Andreae. La création en 1929 de Musik für Orchester de ce dernier, a sur Gerber un effet foudroyant et le convainc de se consacrer entièrement à la musique. Il travaille au Conservatoire de Zürich, où il a pour maître Paul Müller et Andreae lui-même, qui lui enseigne la composition, et termine son cycle d’études au bout de trois ans. Pourtant la vie musicale alémanique marquée par le post-romantisme germanique ne correspond pas à son idéal et c’est vers la France que se tournent de plus en plus ses regards.
En 1934, il part pour Paris où, pendant quelques mois, il suit à l’Ecole Normale de Musique l’enseignement de Paul Dukas et de Nadia Boulanger ; il travaille également avec le compositeur et chef d’orchestre Robert Siohan ainsi qu’avec Pierre Dupont, chef de la musique de la Garde Républicaine. C’est sans doute auprès de ce dernier qu’il affinera sa connaissance des instruments à vent pour lesquels il montrera une prédilection certaine tout au long de son long parcours créateur.
De retour à Neuchâtel, René Gerber enseigne la musique au Collège latin de 1940 à 1947, puis, cette même année, il prend la direction du Conservatoire qu’il conservera jusqu’en 1951. La peinture le passionnant presque au même titre que la musique, il cofonde avec un ami la Galerie Pro Arte à Peseux (plus tard à Bevaix), où il organisera de remarquables expositions, accordant une place significative aux artistes neuchâtelois.
Dès lors, son activité va alterner entre ses activités de galeriste et, surtout, la composition. Sa longue carrière créatrice, qui se déroulera sur pas moins de septante ans, prendra fin en 2001. A sa mort, le 21 novembre 2006, il laisse un imposant corpus d’ouvrages s’adressant à tous les genres, hormis la musique religieuse.
Les premières oeuvres que René Gerber a retenues dans son catalogue datent de 1931 ; d’emblée il trouve le style qui habitera sa musique jusqu’à ses ultimes compositions. Contrairement à un Henri Gagnebin, René Gerber ne puise pas à la source de Vincent d’Indy et des élèves de César Franck, mais à un courant post-ravélien privilégiant des formes simples et concises, une primauté de la ligne mélodique ainsi qu’une harmonie essentiellement diatonique, résolument tonale, colorée de modalité, voire, de polytonalité. Il apparaît assez proche, dans l’esprit, d’un Francis Poulenc, d’un Jean-Michel Damase, et, surtout, d’un Jean Françaix, semblant souscrire sans réserve à l’axiome de Debussy selon lequel « la musique doit humblement chercher à faire plaisir ». Il excelle à créer des atmosphères tour à tour joyeuses, mélancoliques, sentimentales, la légèreté et la gaîté restant le dénominateur commun du plus grand nombre de ses compositions.
Le matériau mélodique de René Gerber se fonde sur des thèmes brefs, prenant souvent la physionomie de chansons populaires, et se déclinant dans un contrepoint à la texture toujours très claire. Excellent instrumentateur, il possède un sens inné de la couleur sonore qui se manifeste particulièrement dans sa musique de chambre et dans ses ouvrages symphoniques.
Jacques Tchamkerten